samedi 10 avril 2010

871 - Les femmes vénèrent les machos

Parce que le Ciel a voulu que la femme naisse sous le signe de la docilité, la femelle enchaînée aux lois âpres du mâle aime les injustices du sexe.

C'est ainsi que la femme sous le joug des plaisirs est naturellement soumise. Sa chair est faite pour être dominée, asservie, livrée aux crocs du loup, son souverain. La femme est la poupée de l'homme, ce seigneur-né, et elle le sait : elle trouve belle et bonne cette cruauté de l'hyménée.

Tout comme le jardinier sublime la nature en l'ordonnant, l'homme qui dispose de la femme peut à sa guise et selon ses caprices glorifier la nature d'une main de fer, guidé par son imagination, inspiré par les causes supérieures, principes divins qui ont placé l'homme sur un trône et la femme à ses pieds.

Les sots pensent que l'égalité des genres est naturelle et que la place d'Eve est à la droite de son époux. Cette égalité-là n'est point naturelle. Mais dans son immense sagesse Dieu a décidé que la femme chérira les bottes de son prince, et ce qui semble injuste aux yeux du citoyen, du savant, du législateur dénaturés par les artifices de la culture est infiniment juste et doux sous les clartés nuptiales du firmament.

Dans le secret de l'alcôve les grandes idées n'ont plus cours. Il n'y a plus de révolution quand triomphe l'hymen. La femme reprend sa véritable place à l'heure où tombent les masques.

La femme sincère vénère le macho. Au fond d'elle-même elle déteste sa nouvelle condition où l'a abandonné l'homme contemporain... Cette liberté-là aliène l'enfant de Vénus qui, fondamentalement, a besoin de sentir la force rugueuse de la virile écorce contre sa soie, le poids de la masculine autorité sur sa tête, la puissance phallique sonder ses flancs, l'éclat intellectuel dominer ses pensées, la voix rauque faire taire ses féminines protestations.

Et la délicieuse ortie de l'amour séduire son coeur.

La femme n'est désirable aux yeux de l'homme de bien que lorsqu'elle s'accorde à ses hauteurs à travers la parure digne et sobre de sa soumission innée : dévouement, obéissance, hommage au générateur de semence et porteur de sceptre sont les sentiments honnêtes de la femme face à son maître, tant dans la vie conjugale que dans l'aventure amoureuse.

Ce qui rend la femme infâme, vulgaire, détestable, bête et grotesque, c'est sa propension à vouloir singer le mâle dans ses divines attitudes... Et qui fait le gorille au lieu de faire l'humain.

L'amie de l'homme qui a su garder intacte l'intelligence de son sexe se soumettra avec d'autant plus de délices aux lois du dominant que ces dernières sont inspirées par les gênes et non par la norme.

vendredi 9 avril 2010

870 - Eloge de mon improductivité

Dans cette société obsédée par l'accès aux biens matériels revendiqué comme un droit, je suis heureux de ne rien produire.

Mieux : je suis satisfait de n'avoir pas à me soucier de ma subsistance. D'autres travaillent à ma place. Ils s'occupent de me nourrir pendant que je songe à élever leur esprit. Chacun est à sa place : les âmes primaires persuadées que la vie est avant tout matérialiste la passent à turbiner bêtement jusqu'à la retraite tandis que les improductifs évolués de mon espèce dénoncent l'inanité des activités de ces travailleurs matérialistes érigées en véritable religion par la masse laborieuse à laquelle ils s'identifient avec fierté.

Susciter l'irritation des productifs qui font vivre leurs critiques et pédagogues est salutaire : ce faux sentiment d'injustice provoqué dans leur âme de brute leur permet, petit à petit, de se rendre compte de la vanité des valeurs matérialistes auxquelles ils sont attachés, si dérisoires qu'elles sont raillées par ceux-là mêmes qui en bénéficient sans s'en être le moins du monde acquittés au prix de leur sueur. Ce qui révolte beaucoup ces petits esprits...

Loin de se prostituer aux hérésies du siècle, les vrais seigneurs piétinent le pain sacré de la plèbe qui les nourrit.

Le rôle du pasteur n'est pas de maintenir les ânes dans leurs illusions consuméristes mais de les faire sortir de leurs étables câblées sur les bouquets de chaînes de télévisons aux clartés frelatées pour leur montrer le soleil.

Je ne suis pas sur terre pour flatter mes bienfaiteurs borgnes et endormis mais au contraire pour leur ouvrir les yeux. Ils travaillent pour que je puisse manger et les critiquer ensuite, oui et alors ? Le travail n'est pas l'argument final de toute cause. Donner raison aux ânes simplement parce qu'ils sont attelés à la charrue, suent, peinent, se lèvent tôt, c'est comme donner raison aux limaces parce qu'elles bavent, aux idiots parce qu'ils sont heureux, aux alcooliques parce qu'ils chantent. Sous prétexte que ces bêtes de somme financent mon existence d'improductif je devrais les encourager à cultiver l'imbécillité ? Au contraire, en désacralisant leur pain qui me fait vivre je les invite à lever les yeux plus haut que leurs jours bornés par des considérations bancaires, alimentaires, syndicalistes ou socio-professionnelles.

Toute l'existence de ceux qui contribuent à me maintenir dans l'état glorieux de railleur improductif est vouée au travail. Leur but : devenir propriétaire d'une maison, passer une retraite sereine -si ce n'est sénile- se payer des vacances, constituer un héritage pour leurs enfants, etc.

Soit. Et après ?

Construire ou acquérir une maison, s'assurer une retraite aisée, offrir un héritage à la descendance, partir en voyages... Cela leur fait une belle jambe ! Rien que des choses temporelles.

Sont-ce là les richesses suprêmes de la vie humaine ? Oui s'offusqueront les equus asinus avides de foin.

Ces désirs aussi vulgaires seraient donc l'aboutissement de leur passage sur terre ? Quelle tristesse ! Quelle indigence ! Certes il est légitime d'aspirer à ces vanités car nous ne sommes pas des désincarnés et nous avons besoin de nourriture, d'un toit, d'eau, de chauffage, et même de nous amuser.

Mais miser sur ce qui est voué à la désintégration, réduire une vie à un lavabo, une croisière, un salaire, une marque de voiture, une habitation flatteuse, un tuyau de fibres optiques, n'est-ce pas se moquer de ceux qui, comme moi, vivent non POUR l'accès aux biens matériels issus du travail mais GRÂCE aux biens matériels issus du travail des autres ?

Je m'explique.

Le travail des autres à mon bénéfice est le prix à payer à leur "désabrutisssement". Par leurs efforts, leur courage au labeur, leurs sacrifices ils contribuent à m'épargner les vicissitudes et soucis liés à leur condition d'abrutis. En échange, je leur ouvre les portes de la vérité izarrienne. Ce qui est loin d'être une tâche aisée dans ce monde dominé par le culte du Veau d'Or... Bref, ils me nourrissent physiquement, je les nourris spirituellement. Tout se paye, tout se mérite en ce monde. Aux uns il sera demandé plus d'efforts qu'aux autres pour s'humaniser, s'élever selon leurs capacités à comprendre l'essentiel ou leur degré d'abrutissement... Cela peut sembler injuste mais c'est ainsi : nous ne sommes pas tous égaux devant l'intelligence.

Je mérite que me soient épargnées la peine et la perte de temps engendrées par travail, tandis que ceux que je tente d'éduquer payent leur ignorance, leur bêtise, ou plutôt payent leur difficile "apprentissage des hauteurs" au prix établi selon des critères non sottement arithmétiques mais hautement spirituels.

En vertu du fait que j'ose dire la vérité, ne succombant ni au mensonge, ni aux artifices, ni aux flatteries, refusant tout compromis avec l'époque, on me taxe de parasite. De fou. De fainéant.

Je suis comme le chardon qui pousse en plein champ, au milieu du passage, perçant le goudron, inutile, méprisé, isolé, menacé d'être arraché, considéré juste bon à être dévoré tout cru par les ânes qui ne songent qu'a remplir leur panse (il est bien connu que les ânes raffolent des chardons).

Jusqu'au jour où on s'aperçoit que le chardon que nul ne voulait nourrir a engendré une magnifique fleur.

lundi 1 mars 2010

869 - Le monde du cirque

On idéalise trop le monde des artistes, saltimbanques et autres baladins.

Je ne me fie pas aux apparences flatteuses que les gens du voyage veulent donner d'eux-mêmes. Le romantisme de ce milieu n'est qu'un vieux cliché. La réalité est plus glauque. Les gens du voyage n'ont jamais chanté sous les étoiles, d'ailleurs les astres sont bien le dernier de leurs soucis. Oublions les aventures de Tintin, images beaucoup trop pures pour correspondre à la réalité de ces forains.

Le monde du cirque est minable, sordide, dur, mortellement ennuyeux, laid et vulgaire.

L'univers des cirques ambulants est un manège déprimant où des "techniciens de la piste", des "forçats de la distraction populaire" aux mines plus ou moins patibulaires répètent à l'infini leurs numéros sans joie devant des publics ignorants des coulisses, car les coulisses du cirque bien souvent sont sinistres.

Au cirque les spectateurs payent pour s'éblouir de lumière, pas pour s'affliger de la fange.

De mon point de vue travailler dans un cirque c'est comme un naufrage : on y entre, on s'y dégrade. Sorte d'antichambre de la déchéance ou bien antre des bannis de la société, le chapiteau clinquant est un cache misère, la partie immergée et éphémère d'une industrie pleine de désenchantements...

La piste du cirque n'est qu'une arène crapuleuse où grimacent des pitres et s'agitent des pauvres hères mis à l'écart par la société, "saltimbanques" animés par des causes triviales, voire inavouables. Aux antipodes de toute vocation artistique. Mais surtout, où des animaux fatigués, abrutis, battus sont odieusement exploités par un système tyrannique et carcéral (des vidéos d"animaux du cirque maltraités circulent à ce sujet).

On est loin du mythe de l'artiste généreux, idéaliste, jongleur d'étoiles et semeur de rêves... Sous leurs costumes les clowns sont des tatoués. Les amuseurs, des âmes décevantes. Les dresseurs d'animaux, des fauves.

On m'accusera peut-être de racisme envers les gens du voyage, de discrimination envers une corporation, d'incitation à la haine envers une communauté... Je ne fais que donner un avis personnel sur une question qui m'est chère et, accessoirement, dénoncer des abus réels commis envers les animaux dans ce milieu. Je ne suis nullement raciste envers les gens du voyage, j'ai toujours aimé côtoyer les gitans, bohémiens et divers nomades de nos contrées. Mais ce n'est pas parce que j'aime les manouches que je dois pour autant apprécier la compagnie des alcooliques, des illettrés, des parias, des brutes.

Aimer les manouches ce n'est pas éviter de leur parler des sujets qui fâchent, au contraire. L'amour véritable de l'humanité, c'est oser parler de sa misère pour la mieux combattre. Cela fait belle lurette que les gens du cirque ont perdu leur âme : la laideur à remplacé la poésie.

Il n'y a pas de plus grande distorsion entre le mythe et la réalité que chez les gens du cirque. Pas de pire contraste entre l'éclat des projecteurs de la scène et la misère des dessous.

Boycottons le cirque !

Précision :

Mes affirmations ne sont pas des clichés mais la triste réalité.

Je me rends souvent sur lieux de fêtes foraines pour observer les "tenanciers" et "tenancières" des stands et tout ce qui tourne autour de cet univers : ce monde d'exploitants de machines de foires, aux antipodes de toute sensibilité artistique, est proche du monde des malfrats, des travailleurs de la nuit (patrons de boîtes de nuit, de bars louches, ferrailleurs et magouilleurs improvisés en tous genres), voire des repris de justice dûment tatoués.

Certes ces gens sont des travailleurs. Mais pas des poètes, pas des artistes, pas des amis de l'humanité mais plutôt des fripouilles, des arnaqueurs professionnels.

C'est un milieu de brutes et de misère morale quoi qu'il en soit. C'est ma manière de percevoir les choses, sans illusion.

Les gens du cirque et les forains en général (c'est le même milieu, ces gens sont issus des mêmes bases et familles) n'aiment pas les enfants mais leur argent, n'aiment pas faire rêver mais faire payer, ils ignorent parfaitement ce qu'est un artiste, un saltimbanque. Seul le gain les intéresse. Pire en certains cas : seule la survie les motive. Faute de pouvoir faire autre chose, leur métier est alors un gagne-pain pur et dur.

Il m'est arrivé de parler avec les plus fréquentables d'entre eux et on ne m'a pas toujours donné tort au sujet de ce que j'avance...

Si tout ce que je dis ici est faux (et c'est fort possible que je me trompe), c'est en tout cas l'image que renvoie ce milieu. Les forains, s'ils sont malgré tout recommandables, honnêtes et honorables, sont au moins responsables de cette déplorable image que je viens de brosser de leur société.

Le "Cirque du Soleil" au Canada et certains cirques de renommée bien tenus en France n'ont rien à voir avec la cohorte de petits cirques traditionnels ringards et crapoteux qui tournent en France.

Le Cirque du Soleil est un véritable viviers de talents, c'est un cirque d'élites, créatif, avant-gardiste. Les gens qui y travaillent ont la vocation, ce sont d'authentiques artistes. Ils ne sont pas arrivés dans ce milieu par défaut, par accident ou par crapulerie comme cela me semble être le cas en ce qui concerne les cirques que j'ai dénoncés.

mardi 23 février 2010

868 - Miracle à Chartres

Ses pointes au coeur de la Beauce désignaient un ciel sombre. J'étais dans l'ombre, ne voyant que la nue chargée, les champs mornes, les étendues monotones. La cathédrale de Chartres, silhouette sinistre dans le lointain, affligeait mon âme pragmatique.

Les rigueurs de l'âpre saison ne m'inspiraient que tristesse. Autour de moi, l'espace : rien qu'un vide immense, un silence sans échos, des agitations dénuées de sens... L'absurde comédie des éléments où les nuages ne sont que fumée, les astres des points sans nom, l'horizon un chantier agricole arrosé par l'onde hivernale.

Et les oeuvres des hommes, des pierres vouées à la poussière.

Pourtant, front baissé, j'avançais vers les inutiles flèches. Qu'allais-je y chercher, moi l'impie ? La plaine peut-être avait la réponse : au fil de mes pas le vent ressemblait de plus en plus à un chant.

Confusément la clarté se fit en moi à mesure que j'approchais des géantes séculaires.

Le MYSTERE m'attirait vers la double flamme de pierre. Et plus les aiguilles gothiques grandissaient, plus ma conscience s'éveillait.

Enfin je fus au pied de l'édifice. Je pénétrai dans l'antre vaste et serein.

Dans ce lieu dense un feu couvait sous les ogives : le silence reflétait les profondeurs sidérales, les vitraux la musique des particules de la matière. Spirales galactiques et valse des molécules étaient immortalisées dans le minéral, interprétant l'impénétrable symphonie universelle.

Le bleu était poésie, le rouge était mélodie, le cercle était onde. Dans les vitraux, des papillons. Sous mes pieds, des constellations. Au-dessus de ma tête, l'incommensurable.

Le roc était vivant... J'ETAIS vivant ! L'alchimie des signes et des choses avait opéré sur mon être un miracle sans bruit. L'harmonie cosmique suggérée par l'architecture et les verrières avait ébranlé mes certitudes de matérialiste.

La pénombre de la cathédrale m'éclairait intérieurement : j'avais saisi la subtilité de l'invisible.

La magie des voûtes me retint longtemps dans ma méditation. Et tandis que je scrutais l'immensité cachée de ce qui m'entourait, le vaisseau immobile voguait vers l'éternité.

Depuis le fond de la plaine j'avais répondu à ses muets appels avant qu'il ne m'emporte à destination de l'infini dans un fracas qui n'est audible qu'à des oreilles initiées.

Et l'infini avait le visage de la lumière.

http://www.romanian-icons.com/

lundi 8 février 2010

867 - La burqa : bête noire des moutons blancs

Que les beaux esprits qui me ressemblent réagissent avec fermeté par rapport au projet de loi relatif à l'interdiction du port de la burqa dans les lieux publics de notre pays !

Attention ! Danger ! A travers ce projet d'interdiction du port de la burqa, insidieusement la France entre dans un processus de frilosité risquant de déboucher sur une sclérose institutionnelle, pour ne pas dire sur une criminelle bêtise.

Je trouve que notre actuelle république commence à puer.

Après s'être lamentablement dévirilisée devant l'essor de l'esprit féministe et de ses valeurs aseptisantes, voilà que Marianne a trouvé un ennemi à sa portée : les femmes voilées.

Quel courage !

Les porteuses de voiles, de burqas (et autres signes d'appartenance à des valeurs religieuses différentes des nôtres) sont devenues les nouveaux boucs-émissaires de la république sarkoziste et de ses poltrons aboyeurs.

De quoi les Dupont ont-ils peur pour crier si fort leur haine de la burqa ?

Ils tremblent devant les musulmans de France qu'ils associent stupidement à de sanguinaires terroristes ou plus généralement à des êtres primaires et sauvages pétris d'obscurantisme...

En quoi la burqa (ce vêtement très digne de la femme musulmane qui se respecte) contrarie-t-elle les honnêtes citoyens de la France ? Nous sommes ici en pleine hystérie collective ! La république française est en train de lamentablement sombrer dans le racisme anti burqa.

A travers la peur de la burqa, les français ont tout simplement peur de l'autre. La différence, surtout quand elle est blanche, pure, monacale, ostentatoire, est toujours difficile à accepter. C'est humain, je peux certes le comprendre mais cela ne m'interdit pas de dénoncer cette lâche attitude.

Je trouve que les porteuses de burqa sont très courageuses pour oser prendre le risque de se confronter à la malveillance publique de certains citoyens français "bien intentionnés" quant à leurs motivations profondes... Ont-ils eux-mêmes conscience de la véritable cause qui les agite à ce point ? Les grands discours politiques qu'ils avancent ne sont que des excuses : comme c'est souvent le cas dans bien des domaines, sous maintes latitudes et à toutes les époques, les vraies raisons animant les anti burqa sont finalement beaucoup moins avouables... Il y a les raisons officielles : honorables, nuancées, policées...

Et puis il y a les autres raisons : tranchantes comme la vérité.

La burqa symbolise l'interdiction, l'oppression, l'injustice aux yeux des ignares, des gens simplistes, voire des dégénérés ivres de matérialisme, abreuvés de vulgarités, de films pornographiques, d'alcool, de drogues et d'autres licences qui les dévoient au lieu de les élever. Chaînes délétères de notre siècle qu'ils prennent pour le progrès de l'individu.

Tandis que pour les esprits encore sains la burqa symbolise la VERTU.

Là où notre république voit le mal, l'hérésie, la régression, certains aristocrates de mon espèce voient la beauté, la vérité, le progrès. Ne soyons pas naïfs : les intérêts de la république ne sont pas nécessairement ceux de la justice, de la raison ou de la morale.

Ce n'est pas parce que voiles et burqas sont devenus les ennemis soudains de la république qu'ils sont mes ennemis sur le plan personnel : je refuse de me laisser entraîner dans cette honteuse manipulation étatique.

L'intolérante république anti burqa sert la cause des xénophobes de tous bords : c'est du pain béni pour les racistes qui peuvent ainsi sous des dehors louables et en toute légalité exprimer leur haine raciale contre leurs frères à peau foncée !

Bref, les anti burqa, qu'ils soient racistes ou non, ont tout simplement peur de la VERTU et de ses expressions vestimentaires, associant stupidement leurs personnels actes de bassesse et de faiblesse au triomphe de la liberté individuelle sur la morale religieuse... La vraie liberté consiste évidemment à résister aux viles tentations, non à y succomber. Les femmes voilées sont libres, leurs détracteurs non : ils frémissent à l'idée qu'on leur interdise de continuer à descendre dans la fosse. La burqa symbolise ce qui les effraie par-dessus tout : la propreté morale. D'où l'origine -peu flatteuse- de leur virulence à l'égard de la burqa...

Déjà, nos curés ont ôté leur soutane pour prendre le métro : le symbole était devenu trop politiquement offensant pour cette république d'efféminés... Après avoir rendu les prêtres à la vie civile, vestimentairement parlant, on voudrait dévêtir publiquement les femmes voilées !

Personnellement je ne me sens nullement offensé par la vue de femmes portant la burqa. Ni même nié par ces dernières dans ma différence de français n'adoptant pas leurs moeurs et leur religion. Au contraire, je suis heureux de pouvoir voir des femmes voilées dans une ville de province française sans que cela ne provoque de lynchages publics. Les porteuses de burqa font preuve non seulement de courage, de dignité, mais encore de tolérance : je n'ai encore jamais vu ces femmes critiquer quelques unes de nos habitudes décadentes alors qu'elles seraient moralement en droit de le faire, en vertu de leur position spirituelle avancée.

France, pays de la liberté, qu'as-tu fait de ta tolérance ?

Je ne parle pas de tolérance pour le sexe, l'adultère, l'alcoolisme ou la décadence en tous genres mais de tolérance envers la VERTU.

S'attaquer aux symboles de vertu de la part de la république française, quel cynisme ! La grande, la belle, l'historique donneuse de leçons de vertu au monde entier aimerait aujourd'hui museler ses plus sincères apôtres professant sur ses propre terres...

Et moi qui croyais que France rimait avec tolérance, différence... Je m'aperçois malheureusement qu'elle rime aujourd'hui avec rance.

Oui, avec cette affaire de la burqa la France commence à puer la bêtise.

J'invite les porteuses de burqa à résister héroïquement à l'actuelle oppression républicaine, à continuer à faire preuve de courage, de noblesse afin de contrer les travers de cette société de plus en plus frileuse, lâche et intolérante !

Vive la burqa, vive la vertu, vive la liberté, vive la VRAIE république !

samedi 30 janvier 2010

866 - Le vrai amour

L'amour authentique n'est pas une niaiserie pour âmes sensibles, pas un savon parfumé à la lavande qui nous glisse entre les mains pour mieux fondre dans l'eau comme un mirage indolent...

Il ne faudrait pas prendre le réel amour pour ces fadaises indolores aux effluves aseptisés car l'amour n'a rien à voir avec la rêverie.

Le véritable amour n'est pas romantique. Il est fait pour les guerriers. A la fois doux et viril, violent et pudique, plein d'éclairs et de timidité mêlés, c'est un tonnerre qui chante, un tambour briseur de rêves, un sifflement strident qui acidule le sang : l'amour fait naître à la réalité.

C'est un cierge qui glace, une pâquerette déchue, une neige qui prend froid, un vent qui se fige, une vague en forme d'eau : l'amour est inattendu.

Le baiser de la cendre contre la bouche d'égout, telle est l'image de l'amour : aux antipodes de tous les clichés.

L'amour, le vrai ? Une patate brûlante dans la bouche ! Une soupe qui fait vomir si elle est trop douce, voluptueuse quand elle est amère.

Un bouquet d'éblouissantes épines, voilà l'amour. Ce n'est pas une caresse qui endort mais une gifle qui réveille. A condition de tendre volontairement la joue car l'amour qui sonne juste accepte aussi de se faire mettre à la porte. C'est ce qui fait sa gloire : on peut refuser l'amour.

Tout à la fois crucifiant et d'une extrême délicatesse, d'une infinie discrétion et désagréablement tonitruant, l'amour est une trompette désaccordée, un piano aux sons de cloches, une tempête d'éléphants...

L'amour vrai, c'est tout le sel de la mer dans un morceau de sucre. Pire : un sucre dissout dans l'océan.

C'est également la pornographie des fleurs, la blancheur des sexes, la noirceur de l'humour. Et la grisaille du ciel. L'amour grandeur nature ce n'est pas que les extrêmes, c'est aussi toutes les nuances de la tiédeur.

L'amour qui frappe l'innocent n'a peur de rien, sauf d'être coupable.

L'amour digne de ce nom gronde, grelotte, se grise d'un rien, impatient d'affronter l'impossible. C'est un gredin couvert de givre qui attend le lever du jour afin de se mesurer au soleil.

mercredi 27 janvier 2010

INTERVIEW PAR UNE JOURNALISTE DU "POINT"

- Raphaël Zacharie de IZARRA, sur le web vous êtes connu depuis quelques années pour vos célèbres impostures littéraires. Votre plus beau "succès" si je puis dire est la récente affaire du faux Rimbaud ("Le rêve de Bismarck"). Même le spécialiste Jean-Jacques Lefrère s'est laissé entraîné bien malgré lui dans cette farce sophistiquée qui à ce jour encore passe pour un document authentique auprès de ceux qui "savent" !

Vous irritez et amusez le sérail de la blogosphère rimbaldienne mais laissez indifférent la plupart des (vrais) spécialistes qui vous prennent pour un hurluberlu, quand ils ne vous ignorent tout simplement pas. N'étant guère pris au sérieux par ces derniers, paradoxalement c'est ce qui fait votre force : vous avez su avec grande subtilité (et presque honteusement) tirer profit des suspicions nées autour de la "trouvaille" de Charleville-Mézières. Un trésor littéraire aux accents, paraît-t-il, faussement rimbaldiens selon ceux qui vous suivent, des non-spécialistes admettez-le. Mais pas tous il est vrai (de vrais amoureux de Rimbaud par ailleurs fins lettrés ont émis des critiques décisives sur la valeur littéraire du document), d'où le malaise que vous répandez depuis l'origine des événements.

En mars 2008 vos assertions pour le moins troublantes ont fait trembler la rédaction du "Figaro" qui a dû consacrer un second numéro quelques jours après la révélation de la découverte pour faire taire les rumeurs de falsification.

Hors des sphères officielles, mais également chez quelques courageux exégètes, on a beaucoup glosé sur le sujet. Plus d'un remet en cause son caractère prétendument littéraire... Nous en direz-vous plus que ces spécialistes, vous qui prétendez être l'auteur de cette complexe entourloupe ?

RZDI - Il faudrait savoir ! Ce texte est-il littéraire oui ou non ? Tel érudit enivré par le supposé parfum du grand poète se dégageant du "Rêve de Bismarck" se pâme, intarissable d'éloges quant aux hauteurs de ce texte, tel autre professeur de lettres juge sans intérêt ce "songe prussien" digne d'une rédaction de collégien.... Face à mes divulgations, "Le Figaro" a publié un démenti : réaction suspecte susceptible de fonder des opinions contraires, non ? C'est plutôt maladroit de la part d'un quotidien dit sérieux.

- On est en droit de penser qu'effectivement il y a là matière à polémiquer.

RZDI - J'ai monté ce vaste canular pour plusieurs raisons. Toutes ne sont pas avouables, je ne dévoilerai que l'essentiel. D'abord pour me moquer des snobs admirateurs du fameux Arthur. Mais surtout, et là mon dessein est très louable, pédagogique, afin de dénoncer la vraie imposture littéraire consistant non dans la fabrication de faux documents mais dans la sotte et béate admiration de certains textes indigents avalisés par leurs illustres signatures.

J'avais expliqué dans un article de justification à l'adresse de mes détracteurs -article d'une grande sincérité- comment je m'y étais pris pour mener à bien cette entreprise de falsification, prouvant que le temps avait été mon allié de choix, moi qui ne travaille pas.

Inutile de vous rappeler les maintes étrangetés et douteux hasards entourant les circonstances de la découverte du "Rêve de Bismarck"... Cela devrait suffire pour ébranler tout esprit critique. Or je constate, non sans amusement, que la crédulité est la chose la mieux partagée parmi ceux qui justement sont censés être dotés d'une solide carapace intellectuelle... Ce qui en dit long sur les errances de la psychologie humaine. Ne serait-ce que pour cette seule raison, l'imposture n'est pas vaine, bien au contraire. En tous points, je la qualifie d'édifiante.

- Pourtant les "preuves" que vous apportez sont minces. Rien de palpable jusqu'à maintenant.

RZDI - Précisément, entretenir le doute me permet de consolider les bases de l'imposture. Je cultive avec patience et sagesse mon triomphe futur. Lorsque les pro-Rimbaud seront bien enracinés dans leurs certitudes et que j'estimerai la poire mûre, bonne à être sacrifiée sur l'autel de la vérité, je déclencherai un grand tremblement de terre sur la planète littérature. J'ai le temps avec moi, je le répète. Le temps et la détermination. Le rire, c'est mon arme redoutable dans cette bataille. Le rire salvateur, celui qui accouche des cinglantes et nécessaires petites vérités intellectuelles et non le rire stérile qui humilie l'adversaire.

Je ne souhaite nullement léser mes ennemis lettrés dans leur amour-propre mais les élever à hauteur de la justesse de vue izarrienne.

- On pourrait appeler cela de la prétention, n'est-ce pas ?

RZDI - En effet. Mais il s'agit là de prétention izarrienne, précisons-le. La prétention chez moi n'est pas une mauvaise chose vous savez. Elle permet de remettre certaines pendules à l'heure. Si la prétention est le moteur de la vérité, je ne vois pas où est le problème.

- Quelle sera votre prochaine imposture littéraire, monsieur IZARRA ?

RZDI - Ecoutez, la plus belle imposture à vocation pédagogique consiste encore à laisser croire à ceux qui se pensent très malins le contraire de la vérité, à laisser tourner leur imagination quant à la réalité de mes desseins, par conséquent je vous laisse imaginer ce que vous voudrez bien imaginer selon votre capacité à concevoir des chimères ou des murs de granit, votre habileté à discerner le vrai de l'artifice.

Et ça aussi voyez-vous, c'est finalement très pédagogique.

- Une réponse en forme de non-réponse en somme. Du grand IZARRA ! Merci en tout cas d'avoir bien voulu répondre à mes questions. Après cette interview mémorable comment résister au plaisir -ou délicieux déplaisir- de lire vos prochaines "tartes et matraques" http://izarralune.blogspot.com/ sur votre blog ?

mardi 26 janvier 2010

865 - La misère du mâle

Sur le grand échiquier de la séduction les mâles sont devenus des limaces.

Les mollusques quadragénaires ont pris leurs marques dans cette société de célibataires où rien ne dure entre Mars et Vénus. La concurrence pour l'incessante conquête amoureuse les rend pitoyables jusqu'à l'indignité : dans l'espoir de gagner les faveurs incertaines des femmes ces caniches épilés rampent, fléchissent le front, avalent la poussière, tous attributs masculins rentrés.

C'est à celui qui passera pour le plus veule.

Le grand gagnant sera celui qui se montrera le plus mielleux, convenu, effacé, lisse auprès de la femelle convoitée qui lui octroiera la récompense suprême : un collier de toutou pour le promener auprès d'elle dans sa vie de dominé.

Et il prendra sa docilité pour de la galanterie...

L'homme a perdu sa crinière. Les femmes ont bien compris l'avantage qu'elles peuvent tirer de l'émasculation cérébrale des prétendants à l'alcôve, profitant pleinement de leur récent statut de dominantes pour imposer leurs règles du jeu à la gent soumise.

L'ordre séculaire de l'amour a été inversé. Hier le lion désignait sa partenaire, impérial. L'homme était un seigneur, un cerf, un conquérant.

Aujourd'hui les lois de l'hymen sont dictées par la femme.

Dévirilisé, déjà trop abâtardi pour se résoudre à séduire la femme avec les arguments martiaux inspirés par sa nature, le sexe fort a adopté les moeurs aseptisées du féminisme ambiant. Désormais c'est lui qui est choisi par la femme.

C'est le mâle qui se prosterne aux pieds du sexe opposé !

Ayant perdu toute fierté, pudeur, décence, honneur, la génération des castrés "propose sa candidature" à la femme...

Voilà le comble de la misère masculine à mes yeux : courber l'échine pour conquérir l'amante ! Tristes normes de l'époque...

Dans ma conception saine et glorieuse des rapports amoureux, c'est la femme qui baisse les yeux devant son prince.

C'est elle qui pleure, implore, espère.

Chez moi c'est la femme qui, soumise, heureuse de son sort, se réjouit d'avoir été élue par le sceptre du phallocrate et non le gentil basset rasé de la tête aux pieds qui fait le beau devant sa maîtresse !

Les porteurs de bouquets de fleurs sont des minables, des poltrons prostitués à la cause féministe qui, tels des coq déplumés préférant faire profil bas face à la concurrence de plus en plus âpre pour la conquête féminine, n'osent plus affirmer leur virilité triomphante.

dimanche 24 janvier 2010

864 - Canis Majoris

Pendant des millénaires on nous faisait croire à des pyramides aux angles mystérieux, à des villes faites d'or massif, à des géants jouant aux billes avec les constellations.

La réalité était bien plus inimaginable.

D'ailleurs nul ne l'avait imaginée et elle a dû traverser nos télescopes modernes pour se présenter telle quelle à notre humaine conception. Nos plus folles légendes, qui finalement ne sont que des particules d'indigence cérébrale, des rêveries de fourmis, des atomes incolores d'imagination aseptisée sont pulvérisées face à l'incommensurable richesse de la réalité.

Ce qui n'est pas crédible, voilà l'essence des choses.

Les vraies chimères, je veux dire les tangibles, sont celles que l'homme -manquant d'audace- n'a jamais pu inventer. Tout ce qu'il a sorti de sa cervelle bouillonnante et qu'il prenait pour des folies s'avèrent n'être que d'insipides banalités.

Aucune intelligence ne pouvant raisonnablement s'égarer trop loin dans le réalisme, la plupart des merveilles du monde nous échappent.

Ainsi, faute de sortir de nos cerveaux, Canis Majoris est entré par nos lunettes astronomiques : un titan du cosmos qui demain peut-être passera pour un nain.

Comme toujours, la réalité comble l'absence de la fantaisie humaine.

L'homme ne croit qu'aux petites choses, ses rêves sont de brève portée... Il n'admet que l'admissible quand tout autour de lui témoigne que l'impossible est la norme.

Miracles sur miracles, tel est le pain quotidien de ce bipède borné qui se prosterne devant Jupiter, son plus grand dieu, alors qu'au-delà de ce trône de microbe l'oeil d'un chien -un milliard de fois plus vaste que la barbe de Jupiter- regarde et l'homme et son dieu...

C'est parce que Canis Majoris n'existe pas dans l'imagination de l'homme qu'il brille dans le ciel.